Pêche - Paris agite la menace de l’arme énergétique
Paris agite la menace de l’arme énergétique contre Londres.
Le faible nombre de licences accordées aux pêcheurs français complique les relations entre la France et le Royaume-Uni. Angers (Maine-et-Loire), le 6 septembre. Clément Beaune, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes, participe à la rentrée de la majorité présidentielle. LP/Olivier Corsan Angers (Maine-et-Loire), le 6 septembre. Clément Beaune, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes, participe à la rentrée de la majorité présidentielle. LP/Olivier Corsan Par Le Parisien avec AFP Le 5 octobre 2021 à 14h49 La question de la pêche continue de tendre les relations entre la France et le Royaume-Uni. Paris ne se « laissera pas faire » dans le conflit avec Londres sur ce sujet, a martelé ce mardi le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, en agitant la menace de l’arme énergétique.
« Dans les prochains jours, nous prendrons des mesures européennes ou nationales de pression sur le Royaume-Uni », a rappelé Clément Beaune sur Europe 1. « Par exemple, on peut imaginer, les îles anglo-normandes, le Royaume-Uni dépendant de notre approvisionnement en énergie... » a-t-il ajouté, sans finir sa phrase.
Clément Beaune sur la pêche post-Brexit dans la Manche : "Dans les prochains jours, nous prendrons des mesures européennes ou nationales de pression sur le Royaume-Uni sur les produits qu'ils exportent en France par exemple (...) Le Brexit c'est le populisme en action"#Europe1 pic.twitter.com/w0KiYjNRkZ
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) October 5, 2021 En mai, la ministre de la Mer, Annick Girardin, a déjà fait allusion à des répercussions éventuelles sur le « transport d’électricité par câble sous-marin » qui alimente l’île de Jersey depuis la France. Le 30 septembre, elle a indiqué que Paris présenterait sous peu des « mesures de rétorsion » en réponse au faible nombre de licences britanniques octroyées aux pêcheurs français.
Jersey a annoncé le 29 septembre l’octroi de 64 licences définitives à des bateaux français (contre 169 demandées par Paris) et le rejet de 75 dossiers. La veille, Londres avait accordé 12 autorisations supplémentaires dans ses eaux, dans la limite des 6 à 12 milles nautiques de ses côtes (contre 87 demandées).
Réponses européenne et française mi-octobre « Notre patience a une limite claire, celle de l’exaspération et celle de nos pêcheurs », a insisté Clément Beaune. « Cela fait neuf mois que nous discutons calmement, gentiment. Ça suffit ! », a-t-il dit. « Ils pensent qu’ils peuvent vivre tous seuls et en plus taper sur l’Europe. Et comme ça ne marche pas, ils font dans la surenchère et l’agressivité », a affirmé le secrétaire d’Etat. « Le Brexit, c’est le populisme en action. On a la démonstration que c’est un échec dramatique », a-t-il lancé en référence à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. « C’est classique comme recette. Et bien on ne se laissera pas faire ».
De son côté, le ministère de la Mer a publié son calendrier de travail sur le dossier, pour montrer sa détermination à se tenir aux côtés des professionnels de la pêche. Mercredi, « réunion avec les parlementaires nationaux et européens, les Conseils régionaux de Bretagne, Hauts-de-France et Normandie, les conseils départementaux et les maires concernés », annonce-t-il. Lundi 11 octobre, « déplacement à Luxembourg afin de rencontrer les ministres européens de la pêche. Préparation d’une liste des mesures de rétorsion européenne + déplacement à Bruxelles » pour rencontrer le Commissaire européen en charge de la pêche et échanger sur les mesures de rétorsion européenne. L’« annonce des réponses européenne et française » est promise pour « la deuxième quinzaine d’octobre ».